Le gouvernement britannique a bloqué par son veto l’entrée en vigueur d’une loi écossaise sur les transgenres.
Le Parlement écossais avait adopté fin décembre 2022 une loi sur la réforme de la reconnaissance du genre qui simplifie le changement légal d’identité de genre. La nouvelle législation prévoit d’abaisser l’âge de la demande de changement d’identité de genre à 16 ans, de supprimer le diagnostic médical de dysphorie de genre comme condition au changement d’identité et de réduire le temps nécessaire à un demandeur pour changer légalement de genre.
Mais le ministre britannique pour l’Ecosse, Alister Jack, a prononcé mardi un soi-disant Section 35 Order, qui empêche l’entrée en vigueur de la loi.
Pour avoir force de loi au Royaume-Uni, les lois doivent être signées par le roi. Cette procédure, appelée Royal Assent, est considérée comme une simple formalité. Le gouvernement britannique peut toutefois refuser de soumettre une loi au Royal Assent par le biais de l’Ordre de la Section 35 s’il estime que les lois britanniques en sont affectées.
Dans le cas présent, le gouvernement britannique craint un impact négatif sur l’application des lois sur l’égalité des genres à l’échelle du Royaume-Uni. Selon Jack, la proposition de loi pourrait conduire à un tourisme de genre : ainsi, les personnes qui changent de sexe en Écosse auraient un sexe légal différent lorsqu’elles se trouvent dans le reste du Royaume-Uni.
Le veto est d’autant plus explosif qu’il a été utilisé pour la première fois depuis la création du Parlement écossais en 1998 et que de nombreux politiciens écossais réclament l’indépendance du Royaume-Uni. La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon (SNP), a donc qualifié le veto de Westminster d'”attaque frontale contre notre Parlement écossais démocratiquement élu”.
Le gouvernement écossais a annoncé qu’il contesterait juridiquement le veto à la loi sur les transgenres.
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