Un projet de loi modifié en Californie, AB 957, qui exige que les juges prennent en compte l’affirmation par les parents de l’identité de genre de l’enfant dans les litiges relatifs à la garde des enfants, a suscité des inquiétudes quant aux allégations de maltraitance d’enfants à l’encontre de parents “non affirmatifs”. Le projet de loi, déjà adopté par l’assemblée de l’État, considère que l’affirmation par un parent de l’identité de genre d’un enfant fait partie intégrante de la santé, de la sécurité et du bien-être de l’enfant. La modification de l’article 3011 du code de la famille californien obligerait les juges à considérer l’affirmation ou la non-affirmation par un parent de l’identité transgenre d’un enfant comme un facteur dans les désaccords sur la garde des enfants, ce qui fait craindre que la non-affirmation ne soit perçue comme un abus.
Cette préoccupation n’est pas sans précédent, puisqu’une situation similaire au Canada a conduit à l’emprisonnement et à l’imposition d’une amende à un père qui refusait d’affirmer l’identité masculine présumée de sa fille. L’année dernière, le gouverneur Gavin Newsom a signé un projet de loi permettant aux tribunaux californiens d’obtenir la garde d’enfants amenés en Californie depuis d’autres États pour des interventions liées au genre. Le projet de loi a été proposé par Lori Wilson, membre de l’assemblée, dont l’enfant s’identifie comme transgenre, et par le sénateur Scott Wiener, connu pour sa défense de questions telles que les heures de narration des drag-queens et les protections pour certains violeurs légaux.
Wilson et Wiener plaident pour l’affirmation de l’identité de genre, même chez les jeunes enfants. Wilson affirme que ne pas affirmer l’identité de genre exprimée par un enfant équivaut à le rejeter. Nicole Peterson, fondatrice de l’association Facts Law Truth Justice, prévient que l’AB 957 pourrait conduire à des accusations de maltraitance d’enfants à l’encontre de parents qui ne veulent pas ou ne sont pas préparés à affirmer l’identité nouvellement revendiquée de leur enfant.
Le porte-parole de M. Wilson a défendu le projet de loi en faisant valoir qu’il relevait du droit de la famille et non du droit pénal. Le projet de loi ne fait qu’ajouter un facteur supplémentaire à prendre en compte dans les litiges relatifs à la garde des enfants et ne donne pas la priorité à l’affirmation du genre par rapport à d’autres considérations. Malgré ces assurances, Erin Friday, une avocate de San Francisco, soutient que le projet de loi pourrait facilement être interprété comme qualifiant la non-affirmation d’abus, “compromettant la santé, la sécurité et le bien-être de l’enfant”.
Cette législation intervient dans un contexte déjà tendu pour les parents qui contestent la transition de leurs enfants. Un exemple notable est celui de Ted Hudacko, qui a perdu une bataille juridique acharnée à propos de la transition de son fils, ce qui a entraîné une limitation des droits de visite et l’obligation de couvrir les frais médicaux liés à la transition de son fils. L’avenir de l’AB 957 reste incertain, son prochain examen étant prévu pour le 13 juin par la commission judiciaire du sénat de l’État.
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