Après avoir été suspendu l’année dernière en raison de la pandémie, le soleil de Rome a accueilli de nouveau l’événement pro-vie annuel italien. Des milliers de personnes ont participé à la dixième édition de la Marche pour la Vie, cette année sous la forme d’une mobilisation statique dans la Via dei Fori Imperiali. Présents, comme toujours, de nombreuses familles avec des poussettes. Drapeaux, chants et prières ont rendu l’atmosphère joyeuse et déterminée.
Des sourires et des célébrations, oui, mais en tant qu’expressions rayonnantes d’un esprit de combat. L’objectif des organisateurs est en fait de lancer un message de dénonciation de la loi 194, promulguée le 22 mai 1978. Coïncidence qui va de pair avec le 40e anniversaire du référendum sur l’avortement. La porte-parole de la Marche, Virginia Coda Nunziante, a rappelé depuis la scène qu’en un peu plus de 40 ans, la loi 194 a empêché la naissance de 6 millions d’enfants dans un pays – le nôtre – en grave déclin démographique.
Appel aux politiciens
C’est pourquoi, de concert avec l’engagement civil des associations, l’adhésion politique aux questions pro-vie est essentielle. Cette année encore, les représentants politiques des partis du centre-droit et du peuple de la famille étaient largement représentés. C’est à eux, mais surtout à leurs collègues qui se déclarent catholiques alors qu’ils soutiennent des politiques contraires à la vie et à la loi naturelle, que s’adresse l’appel vidéo de l’évêque de Vintimille, Monseigneur Antonio Suetta: “Il ne peut y avoir de lois de l’Etat qui subvertissent la loi de Dieu. Un homme politique catholique doit se référer à l’Évangile et au Magistère de l’Église”.
Les modèles de la Pologne et de la Hongrie
Les modèles d’initiatives pro-vie sont la Pologne et la Hongrie. Les ambassadeurs auprès du Saint-Siège de ces deux pays – respectivement Janusz Kotański et Eduard Habsburg – ont pris la parole depuis la scène pour énumérer les politiques entreprises par les gouvernements de leurs pays et les bénéfices en termes de naissances qui en ont résulté. Les politiques démographiques de Varsovie et Budapest qui semblent très loin vu de l’Italie, bien que le chèque unique a suscité un peu de confiance.
Avortement à faire soi-même
Ces mêmes politiques apparaissent alors à une distance sidérale si l’on pense aux directives émises l’été dernier par le ministre de la Santé, Roberto Speranza, qui autorisent l’avortement pharmacologique en hôpital de jour et jusqu’à la neuvième semaine. “Une décision qui, en plus de supprimer une petite vie humaine, laissera les femmes encore plus seules face à la grossesse, les exposant à de graves risques pour la santé physique et mentale, un véritable acharnement contre la vie et contre elles”, a commenté depuis la scène Jacopo Coghe, vice-président de Pro Life & Famille.
Hier, la Communauté du Pape Jean XXIII a annoncé que le nombre d’appels au numéro vert que l’association a mis à la disposition de celles qui vivent une grossesse difficile a doublé : un signe que les femmes les plus vulnérables veulent de l’aide et non une émancipation par une mère porteuse qui se traduit par un abandon. Prochaine marche pour la vie dans 12 mois. Mais la mobilisation se poursuit tout au long de l’année, dans l’espoir diffus que les différentes âmes pro-vie convergent vers l’objectif commun.