Dans un geste salué par les médias, le gouvernement finlandais, dirigé par une femme, a annoncé la semaine dernière une réforme du congé parental qui accorderait un nombre égal de jours de congés payés aux deux parents à la naissance d’un enfant.
“La réforme du congé parental correspond à l’investissement du gouvernement dans l’avenir des enfants et dans le bien-être des familles”, indique le site Web du gouvernement finlandais. “La réforme constituera un changement majeur d’attitude, car elle améliorera l’égalité entre les parents et facilitera la vie de familles diverses.” Chaque parent doit bénéficier de 164 jours de congés payés, soit près de 7 mois. De ce temps, chaque parent a la possibilité de transférer 69 de ses propres jours à l’autre parent. Ces changements, résume le New York Times, “visent à promouvoir l’égalité des sexes et l’inclusivité pour les couples de même sexe et à encourager les pères à prendre autant de temps libre que les mères”.
Bien que la déclaration finlandaise se concentre sur l’égalité des sexes, les médias soulignent également le faible taux de natalité de la Finlande, qui a atteint l’an dernier le nombre le plus bas depuis la famine de 1868. Cette mesure pourrait-elle aider à avoir plus de bébés finlandais?
Le problème est que l’égalité des sexes n’entraîne pas nécessairement plus de naissances. Pour Forbes, Elizabeth Bauer souligne que la Finlande, comme les autres pays nordiques, a déjà l’une des politiques de congé parental les plus généreuses, une économie solide, l’une des populations les plus «heureuses» et une note du Forum économique mondial au 4e rang dans le monde en matière d’égalité des sexes, derrière l’Islande, la Norvège et la Suède. Bref, tout ce qui devrait conduire à un taux de natalité plus élevé, selon ce qu’ont tendance à penser les analystes, est déjà en place. Bauer conclut de façon déroutante que le taux de natalité finlandais remontera peut-être bientôt, mais, qu’en attendant, “cela remet en question la sagesse conventionnelle selon laquelle le chemin vers un taux de fécondité au niveau du remplacement des générations est une combinaison d’égalité des sexes et de généreux services sociaux.”
Alors, que va-t-il se passer? Allan Carlson a souligné qu’en Suède – un autre pays salué pour son généreux congé parental et l’égalité des sexes – de telles politiques n’ont rien fait pour inverser le déclin de la population. Carlson cite Joseph Chamie, ancien directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies:
«Alors que de nombreux gouvernements […], les organisations non gouvernementales et les individus peuvent fortement soutenir l’égalité des sexes au travail et à la maison en tant que principe fondamental et objectif souhaitable, il n’est pas du tout évident que le fait que les hommes et les femmes participent de manière égale à l’emploi, à la parentalité et aux responsabilités domestiques fera remonter les faibles niveaux de fertilité. Au contraire, la participation égale des hommes et des femmes à la population active, à l’éducation des enfants et aux travaux ménagers pointe précisément dans la direction opposée, c’est-à-dire en dessous du taux de renouvellement des génération.»
Alors qu’est-ce qui fonctionne? Une politique fiscale favorable aux familles qui favorise le mariage et les enfants a entraîné des résultats notables. Les mesures que la Hongrie prend actuellement – qui comprennent la suppression de l’impôt sur le revenu pour les femmes qui ont quatre enfants ou plus pour le reste de leur vie et l’octroi d’allocations de logement importantes aux parents – semblent également gagner du terrain.
L’égalité des sexes peut être bonne pour d’autres choses, mais elle ne permet malheureusement pas l’augmentation du taux de natalité.
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