Les chrétiens afghans n’intéressent personne

Appel du député européen Carlo Fidanza, dénonçant l'inattention coupable de la communauté internationale

Image de Pixabay

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Non seulement les collaborateurs du gouvernement précédent, mais en Afghanistan, le pouvoir des Talibans met évidemment aussi en danger les minorités religieuses. Comme le rapporte Carlo Fidanza, député européen de Fratelli d’Italia et co-président de l’Intergroupe parlementaire pour la liberté religieuse, la situation est extrêmement préoccupante. “Même avant le retrait américain de Kaboul, ces minorités se trouvaient à professer et à vivre leurs religions dans un environnement hostile, et maintenant elles risquent de subir de graves violences de la part des talibans”, dit-il.

L’appel

Fidanza a décrit la situation en Afghanistan, soulignant qu’il y a environ 10 000 chrétiens, “dont beaucoup sont “coupables” de s’être convertis de l’islam”, ce qui, selon la charia, est “un crime passible de mort”. Nombre d’entre eux sont contraints d’émigrer vers les pays voisins, comme le Pakistan, et le risque est de passer de la poêle à frire au feu, puisque là-bas, rappelle le député, “la loi contre le blasphème fait chaque jour de nouvelles victimes parmi les chrétiens”. Fidanza a donc demandé à la Commission européenne de prendre des mesures pour les protéger en donnant un mandat fort à l’envoyé spécial pour la promotion et la protection de la liberté de religion ou de conviction en dehors de l’UE, Chrīstos Stylianidīs. Jusqu’à présent, souligne le député, l’attention portée par la communauté internationale à la situation des chrétiens a été totalement insuffisante.

Le relativisme de la gauche

“Malheureusement, je dirais que le manque d’attention ne concerne pas seulement les chrétiens afghans, mais les chrétiens en général”, a déclaré Fidanza à iFamNews. “Nous sommes indignés pendant quelques heures à la nouvelle d’un massacre de chrétiens, d’un prêtre tué ou d’une église incendiée, mais ensuite rien n’est fait. C’est comme si l’Occident considérait ces communautés comme quelque chose d’autre et non comme un élément de notre propre culture et civilisation”. Fidanza a souligné qu ‘”une idéologie relativiste prévaut, qui veut expulser la foi de la dimension publique et conduit la politique à être timide à l’égard des régimes qui violent quotidiennement la liberté religieuse”. La démonstration, ajoute-t-il, nous est offerte chaque jour par les institutions européennes : “Les groupes de gauche, les libéraux, les verts et, malheureusement, souvent aussi le Parti Populaire, font semblant de ne pas voir et de ne pas savoir que le génocide des chrétiens est le plus grand qui se déroule actuellement dans le monde”.

Hypocrisie

Fidanza souligne une hypocrisie : “Dans la rhétorique progressiste, de nouveaux droits tels que celui de migrer de son propre pays vers un autre, d’imposer une ‘dictature du genre ‘ à nos enfants, d’autoriser la gestation pour autrui et l’avortement libre, deviennent des droits humains inaliénables. Mais lorsqu’il s’agit de protéger l’identité culturelle et religieuse, la famille et l’appartenance nationale, alors tout change et tout le monde s’en moque.

Dialogue avec les Talibans ?

Fidanza appelle donc à une action immédiate, mais exclut la possibilité d’un dialogue avec ceux qui détiennent actuellement le pouvoir en Afghanistan, à savoir les Talibans. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, je pense que parler de “dialogue” alors que les exécutions sommaires et les chasses à l’homme se poursuivent est irresponsable”, déclare-t-il. “La communauté internationale doit imposer des conditions strictes aux talibans avant de s’asseoir à une table de négociation pour une quelconque reconnaissance de leur gouvernement”. Le député européen de Fratelli d’Italia observe que “l’espoir d’un gouvernement inclusif s’est déjà envolé : nous avons besoin au moins de garanties adéquates sur le respect des femmes et des minorités ethniques et religieuses, et sur la fin de toutes les représailles contre ceux qui ne pensent pas comme eux”. “Malheureusement”, ajoute-t-il, “la fin précipitée et dramatique de la présence militaire réduit le pouvoir de négociation de l’Occident et c’est l’erreur tragique du président américain Joe Biden”.

Corridors humanitaires

Pour M. Fidanza, il faut faire comprendre aux talibans qu’il n’y a pas de négociations sur les questions de respect des femmes et des minorités religieuses. “La solution que l’on nous vante aujourd’hui est celle des ‘couloirs humanitaires'”, commente-t-il. “Je voudrais dire que non seulement ils ne sont pas une option durable, mais qu’ils constitueraient une nouvelle défaite, car les Afghans, et parmi eux les chrétiens et les femmes, doivent être libres de vivre pacifiquement dans leur pays, sans être contraints d’émigrer.” Le membre de l’ECR attend du Conseil européen, du G7 et du G20 qu’ils proposent “des solutions nouvelles et réalistes qui n’incluent pas une évacuation massive d’Afghanistan”.

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