La Russie, l’Ukraine et la Biélorussie n’interdisent pas la pratique de la location d’utérus et la rémunèrent, mais la guerre et les sanctions les ont mises hors d’état de nuire. Proche de l’Europe reste donc la Géorgie, un pays encore ouvert pour les “mères porteuses” et aux prix modérés – entre 25 000 et 50 000 dollars – mais uniquement pour les couples hétérosexuels.
Si l’on veut, on peut se rabattre sur Chypre, un endroit, peut-être, encore plus agréable que la Géorgie. L’ établissement disponible, l’hôpital FIV de Chypre, offre toutes les possibilités à toutes les familles, même aux “familles” les plus hétéroclites, avec même la possibilité de choisir le sexe de l’enfant.
Ce choix est bien illustré par une image glaçante sur le site web de la clinique : deux mains tiennent deux poupées, l’une enveloppée dans un tissu rose et l’autre dans un tissu bleu clair. Celui qui porte le tissu rose a aussi un bandeau rose. Les stéréotypes sont gaspillés. Il suffit d’indiquer le sexe choisi et la commande sera passée…. alors que les autres embryons seront disons, jetés, congelés ou mis au frigo dans l’attente d’un nouvel utérus.
Mais le tour du monde des mères porteuses offre de nombreuses possibilités, à commencer par la mosaïque des États-Unis d’Amérique : la “location d’utérus” rémunérée est pratiquée en Arkansas, en Californie, en Floride, en Illinois, au Massachusetts, au Texas et au Vermont. Il est gratuit dans le Nebraska, le Nouveau-Mexique, le New Jersey, New York, l’Oregon, Washington et la Virginie.
Dans le reste du monde, hormis les pays mentionnés ci-dessus, elle est légale et rémunérée, mais avec des limitations qui varient d’un État à l’autre, en Arménie, en Afrique du Sud et en Thaïlande. Légale, mais toujours gratuite, elle l’est en Australie, en Belgique, au Canada, à Chypre, au Danemark, en Grèce, à Hong-Kong, en Israël, au Portugal, en Espagne et au Royaume-Uni.
Le Népal interdit la gestation pour autrui aux étrangers depuis 2015. Mais là-bas, la maternité de substitution gratuite n’existe pas: elle est déguisée par des remboursements de frais et tout ce qui en fait une triste source de revenus pour les femmes démunies ou immigrées.
Sur le site web de la clinique chypriote susmentionnée, on peut lire : “Certaines femmes sont généreuses et sont prêtes à donner naissance à un enfant pour quelqu’un d’autre sans rien attendre en retour. Toutefois, la famille d’accueil doit généralement payer une indemnité de maternité de substitution, en plus de couvrir les coûts de la grossesse.
Cette procédure est légale dans de nombreux pays. Chypre est devenue particulièrement adaptée à cette fin. Ses médecins qualifiés, ses cliniques technologiquement avancées et le grand nombre de femmes souhaitant bénéficier d’une mère porteuse à un prix raisonnable font de Chypre un “paradis” de la maternité de substitution.
En Irlande, qui est sur le point de devenir l’un de ces paradis, se tiendra en septembre une conférence dont la clinique chypriote est l’un des “gold”sponsors. Même l’or n’est plus de l’or. Le dramaturge et essayiste roumain Eugéne Ionesco (1909-1994) disait déjà en 1962, dans la pièce Le roi se meurt: “Il n’y a plus rien de normal puisque l’anormal est devenu la norme”.