Un déshonneur anglais, les avorteurs limitent le droit des chrétiens à la liberté religieuse.

La perspective d'être condamné pour "délit d'opinion" est un réel danger. Désormais, les citoyens britanniques devront payer une "taxe" s'ils veulent prier dans ces "zones tampons".

zone tampon

Le projet de loi créant des zones tampons devant les hôpitaux et les cliniques d’avortement britanniques a finalement été adopté par la Chambre des communes. De larges pouvoirs discrétionnaires sont accordés à la police, même les conversations consensuelles et les prières silencieuses sont punies. Le mardi 7 mars, les citoyens du Royaume-Uni ont réalisé que le pays s’était tourné vers un régime similaire à celui décrit par G. Orwell dans 1984 : vous pouvez aller en prison non seulement pour ce que vous dites, chuchotez ou priez, mais aussi pour ce que vous pensez. La perspective d’être condamné pour “délit d’opinion” est un réel danger. Il est d’ores et déjà clair que le projet de loi controversé et antidémocratique sur l’ordre public (Public Order Bill – POB), voté à une nette majorité par la Chambre des communes il y a quelques jours, portera un coup sévère aux libertés démocratiques, et en particulier aux libertés religieuses.

Le POB, qui confère à la police des “pouvoirs supplémentaires pour réprimer les comportements” qui causent “des nuisances, du harcèlement, des alarmes ou de la détresse”, peut sembler inoffensif. Mais, en réalité, le projet de loi, destiné à renforcer les lois contre les manifestations violentes qui ont récemment caractérisé le Royaume-Uni, a également été largement exploité par les politiciens partisans de l’avortement pour supprimer le mouvement pro-vie et censurer les libertés fondamentales et les choix alternatifs à l’avortement. La partie la plus controversée et la plus débattue du POB est l’article 10, qui introduit des “zones tampons” dans un rayon de 150 mètres autour de chaque établissement pratiquant l’avortement en Angleterre et au Pays de Galles. Une législation draconienne fait de l’exercice de toute forme d’influence à l’extérieur d’un établissement pratiquant l’avortement un délit pénal – passible d’une amende de cent à mille livres et d’une inscription au casier judiciaire. Les actions qui pourraient être perçues comme “influentes” comprennent la participation à des conversations liées à l’avortement, même si elles sont consensuelles, et les prières silencieuses.

Ironiquement, les pouvoirs accordés par le POB sont si influents qu’ils ne se contentent pas d’étouffer le modeste soutien pro-vie qui existe encore au Royaume-Uni, mais qu’ils sapent également les fondements démocratiques qui ont fait la grandeur de la Grande-Bretagne : la liberté de religion, la liberté de mouvement, la liberté d’expression et la liberté de manifester pacifiquement. Pour la première fois dans l’histoire moderne de la Grande-Bretagne, précisément pour empêcher les gens de s’engager dans des conversations consensuelles sur la question sensible de l’avortement, le Parlement a donné à la police des pouvoirs légaux étendus pour inculper et condamner des personnes pour leurs pensées et le contenu de leurs discours dans ces zones tampons, pensées et discours qui, dans n’importe quelle autre partie du pays, seraient tout à fait légitimes.

Ce vote intervient juste un jour après qu’Isabel Vaughan-Spruce, catholique et codirectrice de March for Life UK, a été arrêtée pour la deuxième fois pour avoir prié silencieusement près de la clinique BPAS Robert à Kings Norton, Birmingham, en vertu d’une ordonnance de protection de l’espace public. Isabel avait été acquittée trois semaines plus tôt par le tribunal de première instance de Birmingham, en même temps que son père. Sean Goughun prêtre de Wolverhampton qui avait également prié silencieusement devant la même clinique, en arborant une pancarte sur laquelle on pouvait lire “Praying for Freedom of Speech” (Prier pour la liberté d’expression). Désormais, les citoyens britanniques devront payer une “taxe” s’ils veulent prier dans ces “zones tampons”. Cinq rapporteurs spéciaux des Nations unies, dont le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant au fait que le projet de loi réduise les droits de l’homme. Amnesty International a établi des comparaisons avec les politiques répressives menées en Russie et au Belarus. Mais Londres n’était-elle pas contre Moscou et Minsk, capitales de régimes autoritaires et non démocratiques ?

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