Nikolaï Nikolaev sur l’éthique et la politique

"Il faut toujours se rappeler que sans un certain ensemble de principes éthiques que l'on accepte et auxquels on croit - il n'y a pas de vie. La laïcité est un mythe qui est utilisé pour isoler les religions traditionnelles et, par conséquent, leurs systèmes éthiques", déclare le député Nikolaï Nikolaev dans son article.

Nikolai Nikolaev. Photo du site web de la Douma d'État russe

En janvier, la Douma d’État a organisé les XXXIe lectures éducatives internationales de Noël pour discuter des défis mondiaux de notre époque et des choix spirituels de l’homme. Lors de l’ouverture de l’événement, Vyacheslav Volodin, président de la Douma d’État, a noté que l’ensemble du système politique se concentre désormais sur l’Église, la famille et l’institution de la présidence.

Le patriarche Kirill a également pris la parole lors des lectures. Il a noté: “Le courant politique occidental fondé sur des valeurs marginalise les normes traditionnelles de la morale chrétienne, en particulier celles qui concernent le mariage et la famille.

L’une des réponses aux opinions exprimées lors des lectures de Noël a été un article du député de la Douma d’État Nikolai Nikolaev intitulé “Le processus législatif a besoin d’une base éthique”, publié dans le Parlamentskaya Gazeta. Le député rappelle aux lecteurs que le moment est venu de prêter attention à l’aspect éthique de l’élaboration des lois :

“Une législation en conflit avec les valeurs fonctionnera toujours de manière inefficace… L’absence d’une compréhension unifiée du système éthique dominant dans notre société est un problème auquel nous sommes constamment confrontés.”

Nikolaï cite en exemple la législation sur l’avortement :

“Un exemple que le patriarche donne chaque année lors des réunions parlementaires est la législation sur l’avortement. L’avortement est une question d’éthique très vive qui fait l’objet d’un débat animé en permanence et partout – et pas seulement dans notre pays.

La proposition du patriarche consiste à retirer le financement de l’avortement du système d’assurance maladie obligatoire et à créer des conditions dans lesquelles l’avortement ne serait pas une source de profit.

Lorsque nous discutons de ces questions, nous entendons le plus souvent des arguments concernant les droits et libertés juridiques des femmes ou l’évaluation de la “maturité” biologique du fœtus. Mais il est très rare que l’on discute de l’éthique du système financier actuel par rapport à ceux dont l’argent entre dans le système d’une manière ou d’une autre. Et pour rien…

Le fonds de l’ICM est alimenté par chacun d’entre nous. Il s’agit d’une sorte de pillage où chacun contribue à ce que son traitement soit payé quand il en a besoin. Il s’avère qu’une partie de l’argent que l’on gagne par son propre travail aboutit dans un fonds qui finance la destruction d’un fœtus particulier dans l’utérus d’une femme particulière. Et si l’on ne voit rien de mal à cela, un croyant orthodoxe sera horrifié lorsqu’il réalisera qu’il finance ainsi personnellement le meurtre d’un être humain vivant, même s’il n’est pas encore né.”

Le député s’est également tourné vers l’exemple de la famille :

“Si nous ne discutons de la famille qu’en termes de droits et de libertés – nous discuterons sans fin des éléments rationnels ou irrationnels de la justice des mineurs, nous discuterons de la possibilité d’une intervention de la police dans les affaires familiales, comme ce fut le cas lors de la discussion du projet de loi sur la prévention de la violence domestique, qui, en raison du tollé général, a été retiré de l’examen lors de la dernière convocation.

Toutefois, si nous sommes tous d’accord pour dire que, dans notre cadre de référence éthique, la famille est la base et le fondement de tout, de nombreux litiges, y compris juridiques, disparaîtront d’eux-mêmes. Mais cela devra également être suivi d’ajustements d’un certain nombre d’autres décisions qui ont été prises précédemment.”

Nous ne pouvons qu’être d’accord sur le fait que la société russe, pour sa survie même, a besoin d’une refonte morale, d’une transition du relativisme religieux à la mode vers la recréation d’une hiérarchie des valeurs.

“Mais il faut toujours se rappeler que sans un certain nombre de principes éthiques que l’on accepte et auxquels on croit, il n’y a pas de vie. Sécularisme est un mythe utilisé pour isoler les religions traditionnelles et, par extension, leurs systèmes éthiques. Toute idée politique, qu’elle soit nationaliste, libérale, démocratique, socialiste… toute autre est un dérivé d’un certain système éthique, d’un certain ensemble de valeurs. Si vous isolez le christianisme ou l’islam… ? Il ne reste aucune place vide”, écrit le député dans son article.

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