La christianophobie augmente avec la CoViD-19

Le rapport "Portes ouvertes". Delmastro (FdI) : "Arrêtez de vous occuper des persécuteurs".

Image tirée de Wikimedia Commons

Image tirée de Wikimedia Commons

Last updated on janvier 21st, 2021 at 10:25

Dans le monde post-CoViD-19, tout a mal tourné sur le front de la persécution des chrétiens. C’est ce que disent les chiffres publiés dans la World Watch List 2021, présentée hier à la Chambre des députés par l’ONG “Porte Aperte” (Portes Ouvertes). La haine des disciples du Christ s’accroît : plus de 340 millions d’entre eux sont victimes de persécutions et de discriminations (1 chrétien sur 8). Et ceux qui subissent un niveau de persécution défini comme “très élevé ou extrême” passent de 260 à 309 millions. Un signe tout aussi alarmant concerne les homicides : 4 761 chrétiens tués pour des raisons liées à leur foi.

“Dernier de la file”

Cristian Nani, directeur de “Porte Aperte” Italie, a souligné comment l’urgence sanitaire a exacerbé la vulnérabilité des minorités chrétiennes, offrant un prétexte à une plus grande discrimination. “La violence domestique, par exemple, a augmenté.” Nani met également l’accent sur les femmes qui se sont converties au christianisme, malgré l’opposition de leur famille, et qui ont été contraintes à un enfermement préjudiciable pendant cette période de restrictions. Le responsable de l’ONG raconte ensuite comment dans certains pays, par exemple en Inde, pendant la crise actuelle, les chrétiens ont été chassés des centres de distribution d’aide, réduisant des familles entières à la famine. “Ils sont considérés comme les derniers de la file”, dit Nani de façon évocatrice.

Le nationalisme religieux

L’Inde, comme la Turquie, connaît également une phase de recrudescence du nationalisme religieux, dénoncée par l’ONG. Un autre indicateur de la situation difficile des chrétiens, est représenté par la transformation, à Istanbul, de la cathédrale Sainte Sophie en une mosquée. Mais ce n’est pas seulement une question de symboles. Concernant la Turquie, “Porte Aperte” accuse le pays d “avoir introduit en Libye plus de 4 000 djihadistes syriens”. La Libye qui se situe à quelques kilomètres de la côte sicilienne, est devenue l’un des endroits les plus dangereux pour les chrétiens.

L’Afrique, terre de massacres

Le terrorisme islamique est l’une des principales sources de persécution des chrétiens. Le phénomène, note M. Nani, “se développe en Afrique subsaharienne”, comme le montrent le classement dans la World Watch List des pays tels que la République Démocratique du Congo, le Mozambique, le Kenya, le Cameroun et le Nigeria, où sévissent les Peuls, Boko Haram et le groupe qui en est issu, l’État Islamique d’Afrique de l’Ouest (ISWAP). 8 nations africaines figurent dans le top 10 des pays où le nombre de chrétiens tués est le plus élevé. Dans l’ensemble, les meurtres de chrétiens par haine de la foi ont augmenté de 60 %.

Dystopie

Et il n’y a pas plus d’abri à l’ombre des nouvelles technologies, bien au contraire. En Chine, dénonce l’ONG, “pour les 97 millions de chrétiens, le coût des lourdes restrictions est élevé”. Le rapport fait référence à des “systèmes de surveillance qui peuvent les atteindre jusqu’au domicile, en surveillant les interactionsen ligne et hors ligne, et même en scannant le visage dans la base de données de la Sécurité publique.” Sur les quelque 570 millions de caméras de vidéosurveillance installées en Chine, des millions possèdent un logiciel de reconnaissance faciale lié au “système de crédit social”. Ce système surveille également la “loyauté” perçue et toute dissidence par rapport aux croyances communistes”. Des systèmes de surveillance seraient également en place en Inde, où les membres des minorités religieuses craignent que certaines applications “n’aient des fonctions différentes de celles qui sont énoncées”, à savoir la lutte contre la CoViD-19.

Traités bilatéraux

Sur le triste podium des pays qui persécutent le plus, “Porte Aperte” met dans l’ordre la Corée du Nord, l’Afghanistan et la Somalie. Ils sont suivis par la Libye, le Pakistan, l’Érythrée, le Yémen, l’Iran, le Nigeria, l’Inde et l’Irak. Lors de la présentation, il y a eu un discours de Andrea Delmastro, député de Fratelli d’Italia et président de l’intergroupe parlementaire pour la défense de la liberté religieuse des chrétiens dans le monde. “Nous considérons qu’il est fondamental d’inclure la question du respect des minorités religieuses dans chaque traité bilatéral impliquant l’Italie”, a-t-il déclaré. “Nous devons exiger un plus grand respect de la liberté religieuse car défendre le christianisme, c’est défendre la liberté religieuse et, par le biais de la liberté religieuse, défendre toutes les autres libertés”.

Faiblesse des lumières

Tout va mal pour les chrétiens persécutés, a-t-on dit. Presque. Car la World Watch List 2021 contient également des nouvelles positives : le Soudan a aboli la peine de mort pour apostasie, et en Irak, un groupe de jeunes musulmans nettoie les églises et les maisons détruites par l’ISIS depuis 2017, disant vouloir encourager les chrétiens déplacés à revenir dans le pays. Petites lueurs dans la nuit.

Image source : Buergbrennen 02 Bivels Luxembourg, photo par Armand Wagner de Wikimedia Commons, travail auto-publié, licencié par CC-BY-3.0.

La salle de presse de la Chambre des députés, où la présentation a eu lieu

Quitter la version mobile