Aujourd’hui, 9 février, lors de l’audience générale sur la place Saint-Pierre, le pape François a illustré avec sagesse, tact et profondeur, le seul concept possible, raisonnable et concret d’une “bonne mort”. Tout le contraire, en d’autres termes, de l’euthanasie qui étend partout son ombre féroce de mort en Italie.
Deux considérations s’imposent pour nous, chrétiens. La première est que nous ne pouvons pas éviter la mort, et c’est précisément pour cette raison que, après avoir fait tout ce qui est humainement possible pour guérir le malade, il est immoral de lui administrer un traitement (cf.Catéchisme de l’Église catholique , n. 2278). Cette phrase du peuple fidèle et simple de Dieu : “Laissez-le mourir en paix”, “aidez-le à mourir en paix” : quelle sagesse ! La deuxième considération concerne la qualité de la mort elle-même, la qualité de la douleur, de la souffrance. En fait, nous devrions être reconnaissants pour toute l’aide que la médecine s’efforce d’apporter, afin que, grâce aux “soins palliatifs”, chaque personne qui s’apprête à vivre la dernière partie de sa vie puisse le faire de la manière la plus humaine possible. Il faut cependant veiller à ne pas confondre cette aide avec des dérives inacceptables qui conduisent au meurtre. Nous devons accompagner la mort, mais pas la provoquer ou aider toute forme de suicide. Je rappelle que le droit aux soins et aux traitements pour tous doit toujours être prioritaire, afin que les plus faibles, notamment les personnes âgées et les malades, ne soient jamais écartés. La vie est un droit, pas la mort, qui doit être accueillie et non administrée. Et ce principe éthique concerne tout le monde, pas seulement les chrétiens ou les croyants. Mais je voudrais insister ici sur un problème social mais réel. Cette “planification” – je ne sais pas si c’est le bon mot – mais l’accélération de la mort des personnes âgées. On voit souvent dans une certaine classe sociale que les personnes âgées, parce qu’elles n’ont pas les moyens, reçoivent moins de médicaments que ce dont elles ont besoin, et c’est inhumain : cela ne les aide pas, cela les pousse vers une mort plus rapide. Et cela n’est ni humain ni chrétien. Il faut prendre soin des personnes âgées comme d’un trésor de l’humanité : elles sont notre sagesse. Même s’ils ne parlent pas, et s’ils sont dénués de sens, ils sont néanmoins le symbole de la sagesse humaine. Ce sont eux qui ont parcouru le chemin avant nous et nous ont laissé tant de belles choses, tant de souvenirs, tant de sagesse. S’il vous plaît, n’isolez pas les personnes âgées, ne précipitez pas la mort des personnes âgées. Caresser une personne âgée suscite le même espoir que caresser un enfant, car le début de la vie et la fin sont toujours un mystère, un mystère qu’il faut respecter, accompagner, soigner, aimer.
Que St Joseph nous aide à vivre le mystère de la mort de la meilleure façon possible. Pour un chrétien, la bonne mort est une expérience de la miséricorde de Dieu, qui s’approche de nous même dans ce dernier moment de notre vie. De même, dans la prière de l’Ave Maria, nous demandons à la Vierge d’être avec nous “à l’heure de notre mort”. C’est précisément pour cette raison que je voudrais conclure cette catéchèse en priant ensemble la Vierge pour les mourants, pour ceux qui passent par cette porte sombre et pour les membres de la famille qui sont en deuil.
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