Last updated on mai 6th, 2021 at 07:35
“Examinez et changez l’Église”: sous ce titre, le diocèse d’Essen (en Allemagne de l’Ouest) a publié une vidéo (sur Facebook et YouTube) dans laquelle les employés du diocèse se prononcent en faveur de l’acceptation des “mariages” homosexuels et de l’abolition de l’enseignement moral de l’Église sur la sexualité.
“Je suis gay, catholique, marié à mon mari depuis 2004 et je travaille pour l’Église catholique depuis 1996. Beaucoup de nos amis demandent toujours: comment est-ce possible? Et, honnêtement, parfois cela me déchire de travailler pour une institution qui me rejette et rejette ma sexualité – notre mariage”, déclare Rainer Teuber, membre du personnel du diocèse d’Essen, dans la vidéo.
Le programme de “Changer l’Église” comprend non seulement l’acceptation des actes homosexuels , mais aussi l’acceptation de la fornication sous forme de cohabitation prénuptiale, ainsi que celle de la communion pour les divorcés remariés.
“L’Eglise blesse les gens”, affirme Sabrina Kuhlmann, conseillère pastorale du diocèse. “Tous ceux qui ne sont pas hétérosexuels; tous ceux qui ne se marient pas mais veulent quand même vivre ensemble; tous ceux dont les mariages ont échoué et qui osent une nouvelle tentative, tous ceux-là ne se conforment pas à la norme de l’Église, aussi fidèles soient-ils.”
Les réalisateurs de la vidéo s’identifient au prétendu “Chemin synodal” de la Conférence épiscopale allemande. Ce “Chemin synodal” est destiné à représenter un chemin spécial pour l’Église en Allemagne, à travers lequel l’idéologie du genre (une image de l’homme qui ne correspond pas à la théologie de la création), l’avortement en tant que droit de l’homme et la reconnaissance inconditionnelle des partenariats homosexuels doivent être progressivement introduits dans l’Église institutionnalisée.
“Quand je regarde vers l’avenir, je souhaite que l’Église s’éloigne du terme de ‘morale sexuelle’ et accepte la sexualité de chaque individu. C’est un besoin fondamental et nous y avons droit. Je veux redéfinir cela, je veux aller dans cette direction avec l’Église”, proclame Claudia Fockenberg, directrice du diocèse dans la vidéo, accompagnée de musique sentimentale [c’est moi qui souligne].
Le soutien actif du diocèse (qui a fourni une plateforme pour la production de la vidéo et sa publication sur Facebook et YouTube) à cette initiative est choquant.
La vidéo répète sans aucun doute les platitudes habituelles trop souvent utilisées par les opposants à l’Église pour attaquer son enseignement cohérent. La vidéo ne mentionne pas les déclarations du Magistère de l’Église sur l’homosexualité, les projets pastoraux constructifs visant à aider les personnes à tendance homosexuelle, ni même les mises en garde du pape François contre les aspirations de ceux qui veulent “redéfinir” l””institution du mariage”, que le pape a qualifié à plusieurs reprises de “menace pour la famille”.
La vidéo réclame l’abolition complète de cette “morale sexuelle” et “l’inclusion” des mariages homosexuels qui devraient être célébrés, non pas comme une “perte de valeurs”, mais comme un “enrichissement”. C’est un discours diamétralement opposé à la doctrine de l’Église et aussi à la compréhension naturelle de la famille comme issue de l’union entre un homme et une femme. La morale devrait être échangée contre une “éthique des relations” adaptable – à volonté – aux convictions de l’individu dans la sphère sexuelle.
L’une des exigences est que la théologie reconnaisse les “nouvelles découvertes” des sciences humaines et s’incline devant elles: l’enseignement éternellement valable de l’Église, fondé sur la Révélation et la philosophia perennis, est ainsi rejeté comme dépassé, obsolète et sans valeur.
Il est malheureux qu’une attaque aussi flagrante contre la vérité sur l’humanité soit promue et financée par un diocèse de l’Église catholique! Mais surtout, de telles déclarations favorisent une fausse compréhension des enseignements de l’Église sur l’homme et sa sexualité et répètent les critiques de l’Église avec des slogans dénués de sens – diffusés par des “employés” de l’Église. Dans le même temps, les initiatives pastorales pour les personnes ayant des penchants homosexuels – comme Courage International – ne sont même pas mentionnées.
Y aura-t-il une réaction du diocèse? Ces employés seront-ils licenciés? Y aura-t-il une clarification de la part de Mgr Franz-Josef Overbeck? Nous ne pouvons qu’attendre, mais probablement en vain.