Le député de Californie Evan Low (D- Campbell) est un législateur ouvertement gay qui a fait la une des journaux en 2018 pour avoir tenté de promouvoir un “projet de loi sur les thérapies de conversion gay” qui aurait prohibé certains types de conseils aux jeunes aux prises avec une attirance homosexuelle ou un doute sur leur identité sexuelle. Certains groupes religieux ont fait un tollé, soulignant que le projet de loi de Low ne visait pas seulement les pratiques marginales de “thérapie de conversion” comme il le prétendait, mais interférerait en fait avec toutes sortes de soins pastoraux des personnes qui voulaient volontairement travailler sur leurs attirances sexuelles avec les conseils de leur religion. Low avait finalement retiré son projet de loi.
Mais il est de retour dans les médias – et cette fois avec une proposition juridique encore plus bizarre et potentiellement plus dommageable: il veut rendre illégale la séparation par sexe des jouets et vêtements pour enfants dans les magasins.
Le texte California AB 2826, “Département vente au détail sexuellement neutre”, est un texte orwellien dans sa lettre et son esprit. En plus d’être un exemple par excellence de la folie de “l’Etat Nounou”, il charge à travers un maquis complexe de problèmes psychologiques, juridiques et culturels comme un taureau aux yeux bandés dans un magasin de jouets.
Ce projet de loi prévoit que tout grand magasin de vente au détail en Californie “devrait maintenir une zone indivise de son étage de vente où, s’il vend des articles de puériculture, tous les articles de puériculture, indépendamment du fait qu’un article particulier ait été traditionnellement commercialisé pour les filles ou pour les garçons , devraient être affichés. ” Il contient deux autres clauses formulées à l’identique, sauf qu’elles mentionnent “vêtements” et “jouets” à la place de “articles de puériculture”.
Quel est le motif de ce projet bizarre et coûteux ? Eh bien, le texte le précise aussi:
L’Assemblée constate les deux éléments suivants:
a) Les différences injustifiées entre des produits similaires qui sont traditionnellement commercialisés soit pour les filles soit pour les garçons peuvent être plus facilement identifiées par le consommateur si des articles similaires sont présentés plus près les uns des autres dans une zone indivise de la surface de vente au détail.
b) La séparation des articles similaires commercialisés traditionnellement pour les filles ou les garçons rend plus difficile la comparaison des produits par le consommateur et implique à tort que leur utilisation par un sexe est inappropriée.
La quantité de piètre logique et de supposition infondée que recèle ce texte est saisissante.
Premièrement, le projet de loi ne précise pas ce qui compte comme une “différence injustifiée” entre “produits similaires”. Est-ce que le fait que G.I. Joe porte un uniforme militaire et Barbie une robe serait une “différence injustifiée”, par exemple?
Deuxièmement, et plus important encore, affirmer que ce mélange de jouets pour garçons et filles facilitera “la comparaison des produits par le consommateur” est un simple tour de passe-passe intellectuel essayant de masquer la vraie raison de ce projet de loi: il s’agit simplement de “corriger” l’implication selon laquelle ” l’utilisation de [certains produits] par un sexe est inappropriée.”
N’oubliez pas que le projet de loi ne se réfère pas seulement aux jouets. Il fait également référence aux vêtements. Autrement dit, ce projet de loi codifierait qu’il est incorrect de laisser entendre qu’il est “inapproprié” qu’un garçon porte une robe ou des sous-vêtements pour fille, pour ne prendre qu’un exemple.
Bien sûr, Low ici est juste en train de sortir une pièce du manuel LGBT en vogue ces dernières années. En 2015, les magasins Target ont décidé de rendre leurs sections de jouets non sexistes (sous les louanges bruyantes de la communauté des psychologues). Plus tard, le même vendeur est allé plus loin et a rendu tous les secteurs de changement de vêtements neutres en termes de genre, avec une augmentation significative des signalements de voyeurisme, d’attentats à la pudeur et d’agressions.
La proposition de Low suit simplement le modèle déjà imposé à certains endroits. Mais cela soulève une question: l’énorme hausse du nombre de cas d’enfants et d’adolescents troublés ou incertains de leur identité sexuelle, ces dernières années, pourrait-elle être liée à des politiques comme celle-ci? Une chose semble en tout cas certaine: sous prétexte de faciliter la vie des consommateurs, des lois comme celle que Low a rédigée rendent vraiment les choses plus difficiles pour les parents.
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