Plus de 100 personnes ont été tuées en janvier parce qu’elles étaient chrétiennes. Cela s’est produit en République Démocratique du Congo, avec le plus grand nombre de meurtres enregistrés dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, dans l’est du pays. La cible des terroristes islamistes est révélée par Illia Djadi, analyste senior de Portes ouvertes pour la liberté de religion ou de conviction en Afrique subsaharienne : “Établir un “califat” dans la région”. Le groupe terroriste Alliance for Democratic Forces (ADF) a revendiqué toutes les attaques qui ont entraîné la mort de plus de 100 civils en 31 jours.
Les cellules de la terreur
C’est ce qui reste du groupe armé ougandais, qui rêvait de faire de l’Ouganda une république islamique. En 2004, l’ADF a été vaincue par l’armée régulière ougandaise, mais a survécu, trouvant refuge en République Démocratique du Congo. Ils y ont subi une défaite presque définitive en 2014, à la suite d’une opération conjointe menée par les armées du Congo et de l’Ouganda. Presque définitif, car de petites cellules de combattants ont survécu, bien à l’abri des regards des observateurs internationaux, et ce sont reconstituées une nouvelle vitalité, lançant ces deux dernières années une véritable offensive avec des visées clairement expansionnistes. L’ ADF, qui se fait également appeler Muslim Defense International, attaque depuis des années les communautés chrétiennes et autres communautés religieuses, tuant ceux qui ne se convertissent pas à la lutte pour un nouveau califat.
Les Nations Unies en mission
Le Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres, qui a déclaré le 6 janvier qu’il est “choqué par le massacre de civils, lors des récentes attaques attribuées aux Forces Démocratiques Alliées (ADF) dans les villages de Tingwe, Mwenda et Nzenga, près du territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo”, dit que l’ADF “fait partie d’un réseau qui commence en Libye et s’étend au Sahel, dans la région du lac Tchad, et est également présent au Mozambique”.
António Guterres a rétabli la présence des casques bleus des Nations Unies en République Démocratique du Congo pour soutenir l’armée nationale dans la lutte contre l’ADF, mais les extrémistes continuent de se développer. Officiellement, il n’y a aucun lien avec l’État Islamique, mais l’ISIS appelle la République Démocratique du Congo la “province centrafricaine du califat”, revendiquant certaines des attaques menées par le groupe terroriste local.
Où l’ISIS peut renaître
Les massacres de civils innocents sont les signes révélateurs des mouvements clandestins qui sévissent dans toute l’Afrique Centrale, mouvements qui attestent de la pleine vitalité de l’ISIS. Djadi explique plus en détail : “Le travail expansionniste de l’ADF est très similaire à ce que font des groupes comme Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. L’idéologie, le programme est d’établir un “califat” dans la région”.
Malgré la présence massive de soldats de la paix de l’ONU, rappelle Djadi, les chrétiens continuent d’être en danger car “le groupe islamique radical ADF est toujours capable de perpétrer des massacres de civils innocents”. C’est pourquoi “Portes Ouvertes” appelle la communauté internationale à intervenir pour rétablir la paix dans le pays, en protégeant les chrétiens et tous les civils qui sont désormais des cibles potentielles des terroristes.