“… Le plus jeune ne respecte pas l’aîné,
Mais les jeunes sont plus intelligents,
Le fil du faible soutient le fort,
Il le casse déjà jusqu’à ce qu’il casse…”
St. Mgr Nikolay, “Liturgie céleste”, 3. Mai… ’23.
J’essaie de comprendre, jusqu’à ce matin, l’incompréhensible. Je crains. Je suis silencieuse. Je peux à peine respirer. Ma tête explose. Mais je ressens aussi une responsabilité… Essayant de résumer pensées et sentiments, j’écris ceci depuis plusieurs heures. Alors j’abandonne. Alors je le supprime. Encore…
J’ai travaillé à l’école et j’ai parfois enseigné des études religieuses sur des substituts. Presque au milieu de la classe, en septième année, dans une merveilleuse école de la ville, un garçon a interrompu ma présentation, s’est levé, s’est déplacé et a annoncé: “Professeur, personne ne nous a parlé comme ça depuis que nous avons commencé l’école”, a-t-il remercié et s’assit. Choqué, je raconte cet événement comme une espèce inexistante, comme une sorte d’extraterrestre, à moi-même et à mes proches, et je me demande si c’est possible ? Soit je ne suis pas épuisé, soit j’ai une sorte de fil pour en comprendre un autre… Je ne sais pas ce que c’est. Mais je sais qu’une fois par semaine c’est 45 min. s’adresser à eux et leur dire qu’ils en valent la peine, qu’ils sont nécessaires, que Dieu croit en eux même quand ils ne croient pas en Lui…etc.
Dans l’école, que j’adore, il y a une grande tension, une pression de toutes parts. Les enfants sont pour la plupart malheureux, ou surprotégés ou négligés, et leurs professeurs sont amers. Les parents sont toujours sur leurs gardes. Ils s’occupent de leurs chéris, ou ils ne s’intéressent pas à l’enfant, alors ils le laissent à l’école et dans la rue… Quelqu’un de l’extérieur les a disputés.
Dans l’ensemble, on aurait pu prévoir que cela arriverait. On n’apprend pas aux enfants à s’occuper d’eux-mêmes et des autres, à s’occuper de ceux qui sont différents d’eux-mêmes. De plus en plus souvent, les jeunes ne supportent pas un coup, un mot, partir, ils se retournent. Les enfants ne sont plus autorisés à se battre à l’école. S’ils se disputent et se réconcilient, leurs parents n’apprendront jamais. Une grande vanité règne, et en même temps, les parents jettent leurs téléphones sur leurs enfants pendant qu’ils les nourrissent. Les enfants sont dans un chaos complet, abandonnés par des parents immatures, ou au mieux comblent le vide entre les parents (divorcés) avec leur propre vide.
L’école ou ne réagit pas du tout, de sorte que les parents réagissent de manière excessive à la crise de chaque enfant (qui parfois, vous l’admettrez, est nécessaire pour qu’ils apprennent que tout ne se passe pas bien et qu’ils apprennent à se réconcilier et à pardonner), immédiatement tout monte à un niveau supérieur, et ce n’était qu’une question de jours quand quelqu’un quelque part explosait.
Je comprends aussi que les enseignants soient humiliés… Et démotivés. Réticents à se plonger dans les problèmes de l’individu et annulent très souvent le cas à l’avance, car ils ne croient pas que quoi que ce soit puisse être changé. S’ensuit immédiatement une histoire de parents malheureux et mauvais, de négligence, de maladies, de discorde… Surprotection. Et la fin. (L’enfant reste un cas en soi, qui, espérons-le, ira dans un lycée pour tirer une chaise pour un professeur là-bas.)
Comment se sentir dans un mauvais environnement, sauf constamment coupable et mauvais. En tant que criminel, pas en tant qu’enfant qui a besoin d’affirmation et de compréhension. Et échapper à la réalité pourrie est à portée de main, tout est là, juste devant votre nez. Tout s’apprend sur Tiktok, YouTube, en regardant des séries policières et des films pleins de mal…
Et maintenant? Nous pleurerons pendant trois jours. Et continuer à sombrer dans le désinvolte…?! Le 8 mai, on peut se détendre et s’endormir avec “notre représentant” pour le concours Eurovision de la chanson ? (Avant cela avec le basket.) Personne ne devrait souffrir à cause de l’échec du système éducatif et de la famille serbes, sauf eux…
Et la vie de ces malheureux enfants, et de leur tuteur, prit fin. La vie de ce garçon a également pris fin au moment où il a conclu un pacte avec les impies et a commencé à planifier cette fête sanglante. Il devrait vivre en enfer…
Y a-t-il un plus grand enfer que lorsqu’un enfant devient fou et commence à composer avec le monde qui l’entoure, avec le monde qu’il perçoit comme le plus grand ennemi et la plus grande menace… ?
Les enfants, quelqu’un s’est disputé avec vous/nous. Je pense que nous connaissons tous le nom de ce mal.
Que Dieu ait pitié de nous, que Dieu nous embrasse et nous comprenne tous.
Paix aux âmes des enfants blessés !
Car tel est l’Empire…
Seigneur, Seigneur, Seigneur,
gardez le reste !
Diana Petrovic
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