Le président portugais empêche la loi sur l’euthanasie grâce à son veto

"Le législateur doit choisir entre la demande d'euthanasie et le suicide médicalement assisté (...), entre 'maladie grave seulement', 'maladie grave et incurable' et 'maladie incurable et mortelle'", a déclaré le chef de l'Etat pour justifier son veto.

Last updated on décembre 9th, 2021 at 11:57

Le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, a mis son veto fin novembre à une loi présentée par le Parlement qui aurait légalisé l’euthanasie active dans la République.

La loi avait été présentée au début de l’année au Parlement par le Partido Socialista (gauche) et avait été adoptée à une large majorité (IFamNews en avait parlé).

De Sousa avait alors soumis la loi à la Cour constitutionnelle, car la Constitution portugaise protège l’inviolabilité de la vie et le texte semblait la contourner. Après examen, la Cour constitutionnelle a décidé que la proposition de loi était effectivement inconstitutionnelle et l’avait renvoyée au Parlement pour qu’il l’améliore : Le texte de loi utilisait des définitions imprécises telles que “souffrances insupportables” et “dommages graves et irréversibles” et était donc susceptible de créer un doute juridique.

Après la nouvelle adoption de la loi par le Parlement, le président a fait usage de son veto et n’a pas signé la loi. Il a justifié sa décision par le fait que certains termes de la loi n’étaient à nouveau pas clairement formulés. Le législateur aurait utilisé les termes “maladie grave et incurable” et “maladie incurable et mortelle” comme synonymes :

“Le législateur doit choisir entre la demande d’euthanasie et le suicide médicalement assisté – ce sont les deux formes d’homicide médicalement assisté prévues – et entre ‘maladie grave seulement’, ‘maladie grave et incurable’ et ‘maladie incurable et mortelle'”.

Normalement, le Parlement pourrait passer outre le veto du président. Mais comme de Sousa a dissous le Parlement début novembre et déclaré des élections anticipées pour fin janvier, les députés ne peuvent pas voter à nouveau sur la proposition de loi. Avec le renouvellement du Parlement, le processus législatif doit donc être repris depuis le début.

Quitter la version mobile