L’Occident, en particulier l’Europe, connaît un déficit de naissances. En effet, une étude a estimé que l’Europe perdra 26 % de sa population (soit environ 200 millions de personnes) au cours des 80 prochaines années. L’Europe centrale et orientale sera la plus durement touchée ; l’Europe centrale devrait perdre 54 % de sa population, tandis que l’Europe orientale devrait perdre 34 % de sa population. Certains pays seront particulièrement touchés. Par exemple, la Bulgarie devrait perdre 63 % de sa population, l’Ukraine 61 %, la Pologne 60 %, l’Espagne 51 % et l’Italie 50 %. Pas un seul pays européen n’a un taux de fécondité de remplacement qui permettrait de stabiliser sa population. (2,1 enfants par femme est le taux de fécondité nécessaire pour remplacer exactement une population ; en Europe, le taux moyen est de 1,61). Il est important de noter que les chiffres ci-dessus auraient été encore pires pour l’Europe sans l’afflux attendu de migrants du monde en développement.
La situation n’est pas meilleure aux États-Unis et au Canada. Les États-Unis ont actuellement un taux de fécondité de 1,64, le plus bas jamais enregistré ; en effet, depuis 1971, les États-Unis ont généralement un taux de fécondité inférieur au seuil de remplacement. La situation est encore pire au Canada, où le taux de fécondité n’est que de 1,4, ce qui constitue également un record de faiblesse. Sans l’immigration massive, les deux pays se réduiraient rapidement.
Ces tendances démographiques n’ont pas échappé au pape François. Dans son audience générale du 5 janvier, le pontife a abordé de front ce qu’il estime être la cause profonde de la crise : l’égoïsme. Le pape François a déclaré :
Aujourd’hui… il y a un certain égoïsme. L’autre jour, j’ai parlé de l’hiver démographique qu’il y a aujourd’hui, dans lequel on constate que les gens ne veulent pas avoir d’enfants, ou un seul et pas plus. Et beaucoup, beaucoup de couples n’ont pas d’enfants parce qu’ils ne le veulent pas, ou ils en ont un seul – mais ils ont deux chiens, deux chats… Oui, les chiens et les chats prennent la place des enfants. Oui, c’est drôle, je comprends, mais c’est la réalité.
Et lorsque nous préférons les animaux domestiques aux enfants, a poursuivi le pape, les hommes, les femmes et l’ensemble de la société s’en trouvent diminués :
Et ce déni de la paternité ou de la maternité nous diminue, il nous enlève notre humanité. Et c’est ainsi que la civilisation devient vieillie et sans humanité, parce qu’elle perd la richesse de la paternité et de la maternité. Et notre patrie en souffre, car elle n’a pas d’enfants… C’est un risque, oui : avoir un enfant est toujours un risque, que ce soit naturellement ou par adoption. Mais il est plus risqué de ne pas en avoir. Il est plus risqué de nier la paternité, ou de nier la maternité, qu’elle soit réelle ou spirituelle. Un homme ou une femme qui ne développe pas le sens de la paternité ou de la maternité, il lui manque quelque chose, quelque chose de fondamental, d’important.
Ce n’est manifestement pas un message que beaucoup d’Occidentaux voudront entendre. Avec le culte du matérialisme et de l’hédonisme qui domine une grande partie de l’Europe, de l’Amérique et du reste du monde développé, avoir un animal de compagnie semble être une meilleure option que d’avoir un enfant, car les animaux de compagnie exigent moins de notre temps, de notre trésor et de notre talent. Les animaux de compagnie permettent aux gens de continuer à mener un style de vie indulgent ; le fait de devoir élever un enfant nous empêcherait de nous concentrer sur nous-mêmes.
Mais avoir et élever des enfants est l’une des expériences les plus gratifiantes – si ce n’est la plus gratifiante – de la vie. Oui, élever un enfant implique de nombreux sacrifices et il y aura souvent des périodes de douleur et de déchirement, mais élever un enfant apporte également une joie et un amour indicibles dans la vie des parents. En effet, l’amour d’une mère et d’un père qui mettent un enfant au monde est une icône de l’amour entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. La famille naturelle apporte un peu de paradis sur terre.
Le pape François témoigne avec audace de la vérité : de nombreuses personnes en Occident ont moins d’enfants, voire aucun, par égoïsme. C’est une vérité que beaucoup d’Occidentaux ne veulent pas entendre, mais c’est une vérité que nous ne pouvons plus ignorer. En effet, la pérennité de nos pays dépend littéralement de la façon dont nous y répondons.
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