Toujours la christianophobie. Cette fois-ci, c’est l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, qui tire la sonnette d’alarme, et elle le fait en publiant un rapport documentant 595 attaques contre des chrétiens. Ces données confirment les récentes recherches du Gatestone Institute, qui parle de 3 000 attaques contre des chrétiens en 2019, auxquelles “iFamNews” a consacré une enquête spéciale. Le pays le plus touché, selon les données de l’OSCE, est la France, avec 144 cas. Viennent ensuite l’Allemagne, 81 cas, l’Espagne, 75 cas, et l’Italie, 70 cas. Courtney Mares, journaliste de l’Agence de presse catholique, divise les attaques en quelques types.
Vol d’hosties consacrées
En France, en février 2019, près de 300 hosties consacrées ont été volées dans une église. La nouvelle a été communiquée à l’OSCE directement par le Saint-Siège, mais n’a pas réussi à gagner de la place sur les pages des médias en France. En plus de cet épisode, au moins 14 autres cas ont été enregistrés en France dans lesquels le tabernacle a été forcé et les hosties ont été soit volées, soit jetées à terre et piétinées. En juin 2019, un tabernacle rempli d’hosties consacrées a été mis à feu. Des épisodes similaires ont également été enregistrés en Espagne, où dans certaines églises, il y a eu des vols répétés, comme si un véritable commando agissait avec soin pour voler le plus grand nombre possible d’hosties consacrées.
Attaques et menaces contre les prêtres
En juin 2019 également, un prêtre polonais a été battu par un groupe d’hommes qui tentaient de profaner son église. Le prêtre a essayé de les arrêter, s’est interposé entre eux et les vases sacrés et a été sauvagement battu. Là encore, la nouvelle est confirmée et relancée aujourd’hui par l’OSCE, une organisation qui n’est certes pas catholique, mais qui n’a pas davantage trouvé d’écho dans les principaux journaux européens.
En avril de la même année, un autre prêtre a été attaqué en Espagne alors qu’il célébrait la messe, et devant ses fidèles.
Une autre cible sensible sont les statues, en particulier celles de Notre-Dame, qui semblent susciter une haine particulière. Toujours en France, une statue de la Vierge placée à l’intérieur d’une réplique de la Grotte de Lourdes a été décapitée en octobre 2019, tandis qu’en Pologne, presque au même moment, certaines chapelles du rosaire ont été profanées par des graffitis blasphématoires. Toujours en Pologne, où, ces derniers mois, une véritable marche contre la foi s’est déroulée, plusieurs statues du pape Saint Jean-Paul II (1920-2005) ont été vandalisées.
Incendies criminels dans les églises
Selon l’OSCE, il y a eu au moins 20 incendies criminels contre des églises catholiques en 2019 : le Gatestone Institute parle de plus d’une centaine de pyromanes. En Espagne, un couvent a été incendié et des flammes ont également été allumées sur une statue de Jésus placée à l’extérieur ainsi que sur l’autel d’une église voisine. Toujours selon le rapport de l’OSCE, plusieurs membres de la conférence épiscopale espagnole ont reçu des menaces d’incendie criminel contre leurs paroisses.
Pendant ce temps, alors que ces données sont diffusées, la liste s’allonge : Le vendredi 13 novembre, l’autel de l’église du Christ Roi à Göteborg, en Suède, a été vandalisé. Un geste violent dont le curé, Don Tobias Unnerstål, a voulu souligner la symbolique : “Je me demande si le coupable connaît la symbolique chrétienne. Ce qui a été fait est en fait très précis. Nous retirons nous-mêmes tout de l’autel une fois par an, et c’est avant le vendredi saint. C’est comme si le profanateur avait voulu créer un éternel Vendredi Saint, la pire chose qu’un croyant puisse imaginer”. Lors de l’attaque, en effet, l’autel a été complètement dépourvu de tout mobilier : plus de linges sacrés, plus de bougies, plus de nappe.
Fort, cependant, le soutien reçu de la communauté locale, qui a inondé le prêtre de la paroisse d’appels téléphoniques et de courriels de soutien. En réaction, le prêtre a donc décidé de prolonger l’heure d’ouverture de l’église, invitant les fidèles à entrer et à s’arrêter plus souvent pour prier. En effet, lorsque l’église est ouverte et fréquentée, le risque d’attentats est fortement réduit, et plusieurs paroissiens s’organisent en équipes afin que, surtout en semaine, il y ait toujours quelqu’un dans l’église pour prier. Même pour ceux qui ont profané l’église.