Au baseball, ça s’appelle le “yips”.
Steve Sax l’avait. Pendant une saison, le joueur de deuxième base des Dodgers ne pouvait tout simplement plus lancer la balle à la première base. Plus tard, Rick Ankiel et Jarrod Saltalamacchia sont passés au niveau supérieur “yip”.
Pour le fan de baseball moyen, c’est tout simplement bizarre. Comment les athlètes, surtout les professionnels, peuvent-ils… perdre la tête ?
Mais pour l’athlète professionnel dont le gagne-pain dépend d’un corps et d’un esprit sains, ce n’est pas bizarre. C’est effrayant. C’est un véritable dilemme psychologique qui touche les athlètes de tous bords et de toutes couleurs. Les meilleurs gardiens de but du hockey peuvent se retrouver un jour à “combattre le palet”. Un joueur de basket-ball peut se débarrasser de deux défenseurs et lancer des fadeaways (tir au panier effectué lors d’un saut vers l’arrière, ndlr) de 3,5 mètres, mais il devient Cindy Brady lorsqu’il se prépare pour un lancer franc relativement simple.
Le baseball a des “yips”. La gymnastique a des “twisties”.
Et je dois admettre que j’ai immédiatement eu des doutes quant au retrait de Simone Biles de la compétition par équipes aux Jeux Olympiques de Tokyo. J’avais des soeurs cadettes qui faisaient de la gymnastique de haut niveau. J’ai une belle-sœur qui était diffuseur olympique en gymnastique. Ma femme est une ancienne gymnaste rythmique de l’équipe nationale qui entraîne la gymnastique récréative. Je suis un ancien présentateur sportif de la chaîne de télévision. Mais je n’avais jamais entendu parler des “twisties” jusqu’à il y a deux semaines.
Écoutez, je ne suis pas ici pour m’en prendre à une culture qui semble décidée à épingler des badges de “survivant de la santé mentale” sur les revers de veste. Je ne soutiendrai jamais non plus que les “yips” sont comparables aux “twisties” du double-piqué Yurchenko. Je soulignerai toutefois que la pression des performances peut certainement provoquer un stress sur l’état mental d’une personne. Mais après tout, c’est l’essence même du sport, n’est-ce pas ?
Biles s’est retirée de la plus grande compétition du monde pour s’occuper de sa “mindfulness” (pleine conscience, ndlr). Ok. Bien. Mais qu’en est-il de l’état d’esprit de Jordan Chiles ? Imaginez la gymnastique mentale qu’elle a dû accomplir pour remplacer aux barres asymétriques et à la poutre, la plus grande gymnaste de tous les temps alors qu’elle était pom-pom girl la minute d’avant. Qui plus est, sur la plus grande scène où elle concourra jamais, et devant un public mondial.
Personne n’a parlé de l’héroïque force mentale dont ont fait preuve Chiles (et sa coéquipière Sunisa Lee qui a remplacé Biles au sol dans l’épreuve par équipe) pour aider les États-Unis à remporter l’argent dans la compétition par équipe.
Et que dire de la plongeuse chinois Quan Hongchan? On a beaucoup parlé de sa médaillée d’or qu’elle a obtenu avec des notes parfaites de 10 par les sept juges lors de son deuxième et quatrième plongeons de la compétition en cinq manches. Parlez-moi de l’état d’esprit de cette jeune fille de 14 ans, montant sur l’échelle, marchant sur la plate-forme de 10 mètres de haut et pensant à ce qu’une médaille d’or signifierait pour sa famille. Oh, ai-je mentionné que sa famille était pauvre et qu’elle survivait grâce au maigre salaire de son père agriculteur d’oranges ?… et que la mère de Quan était malade… depuis des années, suite à un grave accident de voiture en 2017 ?
Mais il y a quelque chose de pire que de combattre les “twisties” ou les “yips”. C’est le cas par exemple lorsque l’on soutient le mal objectif, intrinsèque et moral. Et c’est précisément ce que Biles a fait cette semaine.
“Je sais déjà que cela va déclencher la plus grande controverse & pourrait même me faire perdre des followers, MAIS je suis très pro-choix”, s’est vantée Biles dans un post Instagram du 10 août qui n’a pas été supprimé. Ça, c’est de la conviction.
“Votre corps, votre choix”, dit-elle.
Biles dit qu’elle est catholique. Biles proclame que la prière fait partie de sa vie. Et quelque part au fond de son cœur, je dois croire que Biles est vraiment reconnaissante envers Dieu pour toutes les bénédictions qu’elle a reçues. Ces bénédictions incluraient des parents adoptifs qui étaient en fait son grand-père biologique et sa femme qui ont pris soin de Simone et de sa petite sœur en tant que parents adoptifs. Vous voyez, tragiquement, la mère Nellie était trop droguée et alcoolisée pour s’occuper de ses propres enfants.
Mais Simone dit que ses grands-parents lui ont donné “une deuxième chance dans la vie”.
L’ironie.
Non, la tragédie totale.
Malheureusement, nous, êtres humains simples – et souvent stupides – considérons beaucoup trop de choses comme allant de soi. Regarder nos enfants jouer au parc. Recevoir un ami pour un café. Se détendre avec un bon livre. Ou simplement contempler un magnifique coucher de soleil.
Mais Simone Biles se dresse comme un rappel pour nous tous…”Et à celui à qui on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; et à celui à qui on a beaucoup confié, on demandera encore plus.” Et si Simone a ne serait-ce qu’une once de vrai catholicisme dans son cœur, elle se rendra compte qu’on ne peut pas servir des adeptes des médias sociaux. Vous devez servir le Dieu que vous professez aimer et honorer. Il y a tout simplement trop de choses en jeu : votre âme, et les âmes d’innombrables autres personnes qui vous voient comme le magnifique spécimen athlétique que vous êtes.
Le post Instagram devrait également servir à rappeler à tous ceux qui se battent pour la vérité que nous devons rester forts face à l’impiété rampante.
Et quand vous serez d’accord avec cela, prenez aussi un moment pour être reconnaissant qu’un Quan Hongchan n’ait pas été, comme des millions et des millions d’ autres enfants chinois, une statistique d’avortement.