L’un des principaux problèmes auxquels l’Amérique et l’Occident sont confrontés aujourd’hui est notre perte de la réalité. La plupart de nos élites gauchistes croient en fait qu’un homme biologique qui s'”identifie” comme une femme est en réalité une femme. Et ceci malgré le fait que chacune de ses cellules possède une paire de chromosomes sexuels masculins XY et malgré le fait qu’il diffère de plus de 6 500 façons d’une femme. De même, nos élites croient fermement que le gouvernement doit reconnaître le “mariage” de deux personnes de même sexe. En dépit du fait que toutes les grandes religions et presque toutes les sociétés depuis le début de l’histoire ont reconnu le mariage comme étant l’union exclusive de deux personnes de sexe opposé. Malgré le fait que la nature de l’anatomie masculine et féminine montre clairement comment les deux sexes doivent s’unir pour perpétuer l’espèce. En effet, l’institution du mariage en tant que relation exclusive et à vie a été créée précisément parce que des enfants peuvent naître de cette union et que leur éducation est une préoccupation cruciale pour la société.
Le père Gerald Murray, dans son nouveau livre Calming the Storm, prend acte de cette perte de réalité. Dans le chapitre intitulé “L’âge de la confusion”, Murray écrit :
“Le problème essentiel auquel nous sommes confrontés dans le monde occidental est la perte de la réalité. Nous sommes entrés dans une vision nihiliste du monde dans laquelle rien n’est ce qu’il est, où il n’existe pas de ‘ce qu’est une chose’. Selon cette vision, une chose ne devient ce qu’elle est que lorsque nous la déterminons. C’est ce qu’on appelle la “plasticité de la réalité”. Tout est sujet à ce que l’homme le remodèle.”
Nous avons quitté la réalité parce que nous avons abandonné le réalisme métaphysique, base de la civilisation occidentale. Qu’est-ce que le réalisme métaphysique? Murray écrit que c’est la croyance que :
“Dieu a créé le monde et a donné à l’homme une intelligence naturelle et la capacité de comprendre le monde. Le monde est intelligible, et il existe en dehors de l’esprit de l’homme… Aristote [fondateur du réalisme métaphysique] a enseigné que le monde matériel que nous voyons peut être compris par l’observation et l’analyse, et que les catégories d’être sont intrinsèquement présentes dans la création. Ainsi, en découvrant ce que sont les choses, nous pouvons découvrir leur finalité, c’est-à-dire leur raison d’être. Aristote a enseigné que nous pouvons comprendre la réalité à partir de l’étude du fonctionnement des choses.”
En substance, le réalisme métaphysique signifie que la réalité existe en dehors de notre esprit et que, pour comprendre quoi que ce soit, nous devons comprendre le but ou l’objectif final inhérent à une chose (ou telos).
Pourquoi le réalisme métaphysique est-il important ? Parce qu’il nous amène à agir en fonction de la vérité de la réalité. Murray déclare :
“Par exemple, lorsque nous examinons le corps humain et le fonctionnement de l’esprit humain, nous voyons que nous sommes destinés à agir de certaines manières et pas d’autres et que, si nous agissons conformément à notre nature, cela produira du bien-être.”
Quand l’homme en Occident a-t-il commencé à s’éloigner du réalisme métaphysique ? Murray écrit :
“Les Lumières ont largement rejeté la conception de la création et de la rédemption centrée sur Dieu et l’ont remplacée par une perspective centrée sur l’homme dans laquelle le génie humain ne chercherait plus à connaître la vérité de la création mais redéfinirait plutôt la réalité.”
Et à quoi ce rejet a-t-il conduit ?
“Cette usurpation arrogante de la seule prérogative du Créateur a conduit, comme on pouvait s’y attendre, au scepticisme et au relativisme. Elle a conduit à la proposition de base que la pensée moderne reflète à bien des égards, c’est-à-dire que le monde est ce que je veux qu’il soit, et que je peux et veux utiliser la force pour qu’il en soit ainsi, parce que la seule raison pour laquelle il n’est pas comme je le veux est que des adversaires maléfiques nous empêchent, moi et mes amis, de l’accomplir. Et c’est en gros ce que nous avons aujourd’hui dans la révolution de la culture d’annulation “woke”.”
Selon Murray, ce rejet de la réalité objective est particulièrement visible dans l’engouement actuel pour l’idéologie du genre :
“L’exemple parfait est l’idéologie du genre. L’idée que je vais traiter quelque chose d’une certaine manière parce que je pense que c’est comme ça que ça doit être. Je vais déterminer que telle ou telle chose est ainsi, et si vous n’êtes pas d’accord avec moi, vous êtes une personne détestable qui doit être forcée ou contrainte d’une manière ou d’une autre, voire “annulée”. C’est le fascisme de l’idéologie du genre que nous vivons aujourd’hui….”
Il note ensuite que les positions de la gauche sur l’avortement et le mariage homosexuel sont également fondées sur la volonté propre plutôt que sur la réalité. Il déclare :
” On peut constater la même chose dans le cas de l’avortement. Ce n’est pas un bébé parce que je ne veux pas que ça le soit. Il en va de même pour le soi-disant “mariage” homosexuel. C’est un mariage parce que je veux que ce soit un mariage. Non, ce n’est pas le cas… Tout cela n’est qu’un déni de la réalité et une incapacité à faire bon usage de l’intellect pour conformer sa pensée à ce qui est vrai.”
C’est cette croyance en la volonté propre qui nie la réalité et déchire la civilisation occidentale. Lorsque la vérité n’est pas considérée comme existant objectivement, il n’y a pas de limites à la folie de l’homme.
Donc, vous l’avez. Parce que les élites occidentales, depuis le siècle des Lumières jusqu’à aujourd’hui, rejettent le réalisme métaphysique (ou la croyance que la réalité existe en dehors de notre esprit), nous nous retrouvons avec des idées irréelles basées sur la volonté propre, comme par exemple un homme qui pense être une femme est en fait une femme, un bébé n’est pas un bébé si je le pense, et le “mariage” homosexuel existe si je le veux. Espérons que la raison reviendra bientôt en Occident pour que nous puissions recommencer à vivre en accord avec la vérité.