En Italie, nous avons l’habitude de considérer parfois comme une faille du système juridique le fait qu’un corps suppléant ne puisse pas se prononcer sur un sujet car il n’en a pas la compétence ou l’obligation de le faire. Un peu comme s’il s’agissait d’un lavage de mains à la Ponce Pilate.
Ailleurs, en revanche, cela risque de sauver des vies, et ça fait plaisir…vraiment plaisir.
En Irlande du Nord, à la Haute Cour de Belfast, John Larkin, membre du conseil de la reine et ancien ministre de la Justice de 2010 à 2020, s’exprimant au nom de la Société pour la Protection des Enfants à Naître (SPUC) l’a fait savoir : le Parlement nord-irlandais n’est pas obligé d’obéir au Parlement britannique pour mettre en œuvre des procédures favorables à l’avortement dans le pays. La loi ne l’exige pas.
En juillet Brandon Lewis, Secrétaire d’État pour l’Irlande du Nord, grâce aux pouvoirs extraordinaires que lui a conférés le gouvernement britannique en avril, a imposé au ministère de la Santé et au Conseil régional de la santé et des soins sociaux de nouvelles procédures et de nouveaux mandats pour rendre les avortements “plus facilement accessibles”. Cette question comporte des aspects purement bureaucratiques et administratifs, mais elle risque d’avoir un impact fort et négatif sur la lutte contre l’avortement dans le pays
Dans la pratique, les interruptions volontaires de grossesse, qui sont actuellement assurées par des organismes individuels de santé et de protection sociale, seront au gérées au niveau national à partir du 31 mars 2022, avec une répartition plus précise et malheureusement généralisée sur tout le territoire. Cela bien sûr sous couvert de lutte contre la discrimination à l’égard des femmes. Le nouveau mot d’ordre est : “rendre l’avortement plus facilement accessible aux citoyens d’Irlande du Nord”.
En filigrane, c’est une référence à un rapport de 2018 d’un comité de l’ONU, le Comité pour la Lutte Contre la Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDAW), au nom de l’habituelle question de la défense de la “santé sexuelle et reproductive”. Le discours habituel qui se traduit, comme chacun sait maintenant, par des avortements et une contraception dite d’urgence.
Heureusement, il y a un Premier Ministre en Irlande du Nord et, au début de cette année, Paul Givan a clairement indiqué qu’il n’approuvait pas la dérive abortive promue par Londres et qu’il ferait tout son possible, en empruntant toutes les voies politiques et juridiques prévues et possibles, pour l’éviter. Des propos confirmés plus tard lors d’une interview avec la BBC en juillet.
Tout aussi heureusement, l’Église presbytérienne d’Irlande s’est également prononcée de manière ferme et catégorique contre la nouvelle législation.
En outre, comme l’a expliqué John Larkin dans son discours devant la Haute Cour, Londres ne peut pas exiger de Belfast qu’elle obéisse à une telle obligation parce qu’une telle obligation n’existe tout simplement pas : “Un ministre de la Couronne ne peut pas donner des ordres aux gens à moins que la loi ne les habilite à le faire, et ce n’est pas le cas”.
Il a ajouté : “L’Office d’Irlande du Nord souhaiterait peut-être qu’une telle disposition ait été prise, il le regrette peut-être amèrement aujourd’hui, mais dans le règlement tel qu’il existe, il n’y a aucune obligation de s’y conformer”.
Bien sûr, cela ne veut pas dire que la guerre est gagné, mais une bataille a été remporté, et c’est réconfortant dans la lutte quotidienne pour les pro-vie dans un monde qui est de moins en moins favorable à la vie et aux enfants à naître.
Le tableau d’affichage indique Stormont-Westminster 1-0.
Pour les lecteurs intéressés par ce sujet, il convient de noter que “iFamNews” a consacré plusieurs articles à l’Irlande du Nord .