Euthanasie : la vérité éclate en France

Si nous ne sommes pas propriétaires de notre vie, nous ne pouvons pas en disposer.

La semaine dernière, la proposition du député de gauche Olivier Falorni visant à légaliser l'euthanasie en France a été anéantie grâce à l'action astucieuse de l'opposition parlementaire. Trois mille amendements ont été déposés avant le débat, ce qui a ralenti la procédure au point de rendre le vote impossible.

Celui qui souffre des arguties, périt des règlements. En effet, prétendre que tuer une personne est une "bonne mort" est une argutie. C'est une argutie que de penser que la résolution de la douleur et de la difficulté d'une personne passe par le meurtre de cette personne. Et c'est une argutie que de qualifier la collaboration à la mort d'une personne de "suicide assisté".

Mais la plus grande des arguties consiste à affirmer que l'euthanasie est un droit parce qu'une personne peut faire ce qu'elle veut de sa vie. Dans ce cas, l'argumentation est un sophisme ; un mensonge sensationnel formulé de manière à plonger l'interlocuteur dans la confusion.

En fait, les personnes ne sont pas du tout propriétaires de leur vie. S'ils la possédaient, ils sauraient comment la contrôler. Par exemple, une personne saurait comment se donner la vie à elle-même. Mais, malgré toutes les aberrations de la science d'aujourd'hui et celles que nous pouvons seulement imaginer pour demain, l'homme ne donne pas la vie par lui-même et ne sait pas la donner. La vie vient toujours d'autrui - à savoir des parents - et cela peut être dit même dans un langage totalement laïc et radical, c'est-à-dire sans tenir compte, ici, des considérations sur la création, l'âme et Dieu.

L'homme matérialiste ne sait pas d'où elle vient. A ce titre, il invente de nombreux mensonges. Mais la seule chose qu'il puisse faire est de reconnaître que la vie existe avant et malgré lui. Il l'honore et la favorise, ou la manipule et la supprime. Mais il ne la crée jamais. 

Nous ne créons pas la vie, ni la nôtre, ni celle des autres. Et ce, parce que, dès le premier jour, nous ne possédons pas la vie. Si nous ne sommes pas propriétaires de notre vie, nous ne pouvons pas en disposer. Nous ne pouvons pas la supprimer. Nous pouvons le faire sur le plan matériel, mais cela nous est intrinsèquement interdit sur le plan d'une éthique même purement laïque. Nous avons la tâche, la joie et le devoir de l'administrer, de la garder, de la protéger et de la rendre en temps voulu à son propriétaire. L'homme doit assumer la responsabilité de croire en ce qu'il veut. Mais l'homme ne peut pas garder sa vie ; un jour, il faudra la rendre à son propriétaire. 

Nous n'avons pas le "droit" de nous tuer. Il n'y a pas de "droit" à l'euthanasie, car la vie que nous éliminerions ainsi n'est pas notre propriété. Nos vies doivent être rendues... rendues, en temps voulu. 

Si on vous prête une voiture, vous ne songez pas le moins du monde à la casser. Le véhicule, au contraire, doit être entretenu et utilisé en conséquence. Et il doit être rendu dans le meilleur état possible. Sinon, le prêteur vous poursuivra pour obtenir des dommages et intérêts sur vos biens. 

Si cela fonctionne pour une machine, pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas avant tout pour la vie humaine ?

Vous ne pouvez pas tuer avec l'avortement parce que vous ne possédez pas la vie des autres. Et on ne peut pas se suicider, car aucun de nous n'est propriétaire de sa propre vie. 

Je suis toujours rempli d'un profond sentiment de plaisir lorsque ces arguties sèches et ces règlements stériles qui se nourrissent de notre culture positiviste et se délectent de notre monde légaliste se prêtent, par sérendipité, à faire éclater les mensonges de la "culture de la mort" en une somptueuse loi du talion.

Quitter la version mobile