Autriche : le “Mutter-Kind-Pass” devient le “Eltern-Kind-Pass”

Les associations féminines sont sens dessus dessous : utilisation abusive des données, aucune protection contre les abus, les femmes sont avilies.

Image : Capture d'écran Doctorpus

Le “passeport parent-enfant” fait l’objet d’un débat controversé en Autriche, notamment de la part de groupes de femmes qui craignent qu’il ne conduise à une restriction des droits à l’autodétermination des femmes enceintes.

Le passeport parent-enfant est un document délivré par le gouvernement autrichien aux futurs parents. Il contient des informations sur la santé de la mère et le développement de l’enfant à naître, ainsi que des conseils sur les soins prénataux et la parentalité. Le passeport doit faciliter la communication entre les futurs parents et les professionnels de la santé et promouvoir la santé et le bien-être de la mère et de l’enfant, comme le rapporte Der Standard .

Toutefois, certains groupes de femmes en Autriche s’inquiètent du fait que le passeport parent-enfant pourrait être utilisé pour restreindre le droit à l’autodétermination des femmes enceintes. Ils font valoir que le passeport pourrait être utilisé pour faire pression sur les femmes afin qu’elles prennent certaines décisions concernant leur grossesse et leur accouchement, ou pour surveiller leur comportement d’une manière qui serait invasive ou discriminatoire.

Le réseau autrichien des centres de conseil pour femmes et jeunes filles critique : Dans le cas de partenaires violents, il faudrait avoir la possibilité de les exclure de l’accès aux données du passeport parent-enfant. Le réseau critique également le fait que les données doivent être conservées pendant 30 ans.

Le comité autrichien des sages-femmes a également critiqué le passeport : Le deuxième parent n’aurait pas accès “à une grande partie des données de la femme enceinte”.
Le Frauenring autrichien critique également fortement les projets du ministère des Affaires sociales et dénonce une “suppression de facto d’une étape importante de la politique des femmes”. Les femmes seraient rendues invisibles en tant que mères.

Ces préoccupations ne sont pas sans fondement. Dans certains pays, des documents similaires ont été utilisés pour imposer des règles strictes en matière de soins prénataux et d’accouchement ou pour limiter l’accès des femmes à certaines procédures médicales ou à certains médicaments. Dans des cas extrêmes, de tels documents ont été utilisés pour justifier des stérilisations forcées ou des interruptions de grossesse.

Néanmoins, les préoccupations exprimées par les groupes de femmes concernant le passeport parent-enfant doivent être prises au sérieux. Il est important que les femmes enceintes aient accès à des informations impartiales sur leur santé et les possibilités qui s’offrent à elles, et qu’elles ne soient pas forcées ou soumises à des pressions pour prendre des décisions qui ne sont pas dans leur meilleur intérêt.

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