“Big Publishing” – devient chaque jour un peu plus “woke”

C’est d’abord Big Tech qui est entré dans l’arène de la censure en bannissant les idées et les personnes conservatrices de leurs plateformes. Aujourd’hui, la grande édition (désormais, “Big Pub”) est entrée dans la même arène après avoir été capturée par l’idéologie woke (terme apparu au début des années 2010 pour décrire un état d’esprit militant en faveur de la protection des minorités, ndlr). La première salve tirée par Big Pub dans sa campagne de censure a eu lieu en janvier lorsque Simon & Schuster a annulé son contrat de publication du livre du sénateur américain Josh Hawley La tyrannie de Big Tech en raison de son rôle dans la lutte pour l’intégrité du vote aux élections américaines. Puis, en mars, l’éditeur Random House a décidé de cesser la publication de six livres de l’auteur pour enfants, le Dr. Seuss – un défenseur du daltonisme et de l’égalité raciale – en raison d’un prétendu racisme qui y aurait été “trouvé” après avoir été occulté pendant plusieurs décennies. Aujourd’hui, Random House récidive en annulant son contrat de publication de l’ouvrage Les faiseurs d’histoire, un livre sur les historiens célèbres des 2 500 dernières années, parce que l’auteur Richard Cohen n’a pas inclus assez d’historiens noirs dans ses pages-malgré le fait que Cohen ait écrit 18 000 mots supplémentaires sur les historiens noirs dans le livre à la demande de Random House.

Lorsqu’un auteur écrit un livre, il devrait être libre d’inclure – ou d’exclure – toutes les informations qu’il souhaite. Dans toute société qui se considère comme libre, cela devrait être la prérogative de tous les auteurs, en particulier de ceux qui sont experts dans leur domaine, car ils doivent utiliser leur jugement professionnel pour choisir les éléments à inclure ou à exclure. Si les gens estiment qu’un auteur a inclus ou exclu à tort des informations dans un livre, ils sont libres soit de ne pas acheter le livre (et de dire aux autres de ne pas l’acheter), soit d’écrire un autre livre contenant les informations prétendument correctes.

Cependant, forcer un auteur à inclure ou exclure des informations contre son gré, c’est s’engager dans une censure flagrante et/ou un discours forcé : deux choses qui sont censées être inexistantes dans les sociétés libres de l’Occident. C’est particulièrement flagrant lorsqu’un historien est contraint de modifier ses écrits contre son jugement afin d’apaiser les dieux du politiquement correct et de la politique identitaire.

Dans le cas du livre Les faiseurs d’histoire Random House a passé un contrat avec Cohen pour qu’il rédige un livre sur les historiens des 2 500 dernières années qui, selon lui, ont eu le plus grand impact sur le monde. Il devait utiliser son jugement d’expert en tant qu’historien pour déterminer qui inclure et qui exclure ; il devait juger les candidats à l’inclusion ou à l’exclusion en fonction de son opinion professionnelle sur leur impact, plutôt que sur leur race, leur sexe, leur origine ethnique ou toute autre caractéristique immuable. Même si, en fin de compte, tout le monde n’est pas d’accord avec les sujets sur lesquels il choisit d’écrire, il produit un livre au mieux de ses capacités. Il va à l’encontre des libertés auxquelles nous tenons le plus en Occident que son éditeur l’oblige d’abord à passer outre son jugement professionnel basé sur le politiquement correct et à inclure plus de texte sur les historiens noirs, puis à annuler complètement le livre lorsqu’il a déterminé que le livre n’était toujours pas assez politiquement correct. Le parallèle avec la censure d’État et les discours forcés dans l’ancien empire du mal qu’était l’Union Soviétique n’est que trop clair.

Il est temps que les Américains et toutes les personnes vivant dans des sociétés prétendument libres s’opposent courageusement aux oligarques de gauche dans les secteurs de la technologie, de l’édition et d’autres industries qui s’engagent dans la censure et le discours contraint afin de forcer les gens à se conformer à leurs idées perverses. Si nous n’agissons pas rapidement, nous pourrions nous réveiller un jour en nous demandant pourquoi notre destin n’est pas différent de celui de Winston Smith dans… 1984.

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